J4 – Quatre Français en finale de Roland-Garros

Disons que pour Myrtille Georges (face à Muguruza, n°4 mondiale), Mathias Bourgue (Murray, n°2), Adrian Mannarino (Raonic, n°9) et Caroline Garcia (Radwanska, n°2), ce mercredi ressemble fort au terminus.
Plusieurs élèves de Polytechnique se cachent sur cette photo. Sauras-tu les retrouver ? AFP / PHILIPPE LOPEZ
Plusieurs élèves de Polytechnique venus voir du tennis se cachent sur cette photo. Sauras-tu les retrouver ? AFP / PHILIPPE LOPEZ
Il faudrait un jour s’y coller, mais ce n’est ni l’endroit ni l’heure de se lancer dans l’analyse des failles de la formation et du haut niveau à la française susceptible de fournir une explication rationnelle à ce curieux sentiment qui nous habite, et selon lequel, trente-trois ans après Yannick Noah et seize après Mary Pierce, il semble absolument inenvisageable qu’un(e) joueur(se) tricolore s’impose à Roland-Garros au cours des deux prochains siècles.
Chaque année lors du tirage au sort, on écoute sans pouffer de rire le président de la Fédération française émettre très sérieusement le souhait qu’un(e) Bleu(e) soulève la Coupe des Mousquetaires ou la Coupe Suzanne-Lenglen. On oublie l’exil fiscal pendant deux semaines et on s’offre un petit frisson tous les deux ou trois ans, quand un Tsonga (2015, 2013), une Bartoli (2011) ou un Monfils (2008) s’invitent dans le dernier carré. On s’enthousiasme à chaque édition pour le parcours inattendu d’un petit Français inconnu au bataillon, on compte le nombre de compatriotes encore en lice au fil des jours, et on fait semblant d’espérer. Alors qu’au fond, on sait. On sait.
COUTELOT, MUTIS, RAZZANO, ROBERT, ETC…
Puisqu’on sait que l’on ne vivra pas à court terme l’émotion suprême que Yannick Noah procura au pays à l’époque, on se rabat sur d’autres plaisirs, moins intenses mais plus accessibles. Myrtille Georges (25 ans), Mathias Bourgue (22), Adrian Mannarino (27) et Caroline Garcia (22) ne gagneront pas Roland-Garros cette année, ni l’année prochaine, ni les suivantes – trop de joueurs de leur âge leur sont déjà largement et définitivement supérieurs –, mais personne ne leur en fera jamais le reproche : ce n’est pas ce que le public attend d’eux. Ce que le public attend, c’est de s’enflammer une fois de temps en temps pour un joueur de ce calibre qui aura réussi à faire la nique à un cador sur le Central ou le Suzanne-Lenglen.
L’occasion est belle pour nos quatre petits poucets, qui s’apprêtent tous à déguster un morceau de gratin de leur sport : l’Espagnole Garbiñe Muguruza (n°4 mondiale) pour Myrtille Georges, classée 204e et victorieuse renversante de Christina McHale (6-7, 6-0, 6-3) au premier tour. L’Ecossais Andy Murray (n°2) pour Mathias Bourgue, 164e joueur mondial venu à bout de Jordi Samper-Montana avant-hier (7-5, 7-6, 7-6). Le Canadien Milos Raonic (n°9) pour Adrian Mannarino (58e), gaucher au jeu parfaitement opposé à celui de son brutal adversaire. Et la Polonaise Agnieszka Radwanska, n°2 mondiale, pour Caroline Garcia (n°40), qui devra espérer que son adversaire soit dans un jour comme ça :
Allez, parmi ces quatre-là, il s’en trouvera bien un pour réussir l’exploit qui lui vaudra la une de L’Équipe demain, et une place dans la liste des improbables victoires françaises à Roland-Garros, aux côtés de celles de Nicolas Coutelot face à David Nalbandian en 2003 (avouez, vous aviez oublié Nicolas Coutelot), Virginie Razzano face à Serena Williams en 2012, ou encore Stéphane Robert face à Tomas Berdych en 2011.
Ledit Stéphane Robert vient d’ailleurs plus ou moins de remettre ça, hier, contre Kevin Anderson, n°20 mondial. L’occasion pour ce joueur fantastique à la dégaine si cool de nous livrer la déclaration la plus poétique du tournoi jusqu’à maintenant : « Au tennis, il y a le coup droit, le revers, le service, et il y a l’invisible. Aujourd’hui, j’ai été très fort dans l’invisible. » On le voit ci-dessous en pleine action, à la volée.
Stéphane Robert en plein action face à Kevin Anderson. Crédits : Freakingnews.com, un site assez déroutant, ma foi.
Crédits : Freaking News, un site internet assez déroutant, il faut bien le dire.
Henri Seckel
A PART ÇA…
• Notons qu’il y aura, cet après-midi, deux anciens vainqueurs de Roland-Garros face-à-face sur le court Suzanne-Lenglen : Richard Gasquet et Bjorn Fratangelo. Le premier a remporté le tournoi juniors en 2002, le second l’a imité en 2011, ce qu’aucun Américain n’avait réussi depuis John McEnroe, en 1977.
• Pour d’évidentes raisons patronymo-phonétiques, Troisième Balle déplore l’élimination de la Française Tessah Andrianjafitrimo, mais se réjouit de la qualification de la Turque Çağla Büyükakçay – bon courage à celui qui devra un jour commenter une rencontre entre ces deux-là à la radio.
• La journée d’hier a été marquée par la disparition d’entrée de jeu d’Angelique Kerber (n°3 mondiale), victorieuse de l’Open d’Australie cette année ; l’abandon de Victoria Azarenka (n°5) pour cause de genou qui couine ; la qualification « à la Paul-Henri Mathieu » pour Paul-Henri Mathieu, c’est-à-dire en cinq sets (6-4, 6-7, 6-4, 1-6, 6-3 face à Santiago Giraldo), sur un court annexe, dans une ambiance crépusculaire et bordélique à souhait ; la fin du match (en deux jours) le plus dingo du tournoi, entre Andy Murray et Radek Stepanek, merveilleux joueur de 37 ans passé à deux points du match, et qu’on espère revoir à Paris l’an prochain tant son jeu tout en variations et sa propension à électriser la foule sont un régal.
• Et sinon, un jeune Espagnol prometteur s’est illustré sur le Suzanne-Lenglen.
LE PROGRAMME COMPLETCoup d’envoi à 11 heures. En bleu, les dix Français du jour. Entre parenthèses, nationalité, numéro de tête de série, et score du match interrompu par la nuit.
Court Philippe-Chatrier
Simona Halep (ROU, n°6) – Zarina Diyas (KAZ)
Myrtille Georges – Garbiñe Muguruza (ESP, n°4)
Mathias Bourgue – Andy Murray (GBR, n°2)
Milos Raonic (CAN, n°8) – Adrian Mannarino
Court Suzanne-Lenglen
Su-Wei Hsieh (TAI) – Petra Kvitova (RTC, n°10)
Taro Daniel (JAP) – Stan Wawrinka (SUI, n°3)
Bjorn Fratangelo (USA) – Richard Gasquet (n°9)
Caroline Garcia – Agnieszka Radwanska (POL, n°2)
Court n°1
Kei Nishikori (JPN, n°5) – Andrey Kuznetsov (RUS)
Viktorija Golubic (SUI) – Lucie Safarova (RTC, n°11)
Gilles Simon (n°16) – Guido Pella (ARG)
Veronica Cepede Royg (PAR) – Sloane Stephens (USA, n°19)
Court n°2
Svetlana Kuznetsova (RUS, n°13) – Heather Watson (GBR)
Teymuraz Gabashvili (RUS) – Benoît Paire (n°19)
Coco Vandeweghe (USA) – Irina-Camelia Begu (ROU, n°25)
Court n°3
Ivo Karlovic (CRO, n°27) – Jordanie Thompson (AUS)
Samantha Stosur (AUS, n°21)- Shuai Zhang (CHN)
Andrej Martin (SVQ) – Lucas Pouille (n°29)
Kateryna Bondarenko (UKR) – Annika Beck (ALL)
Court n°4
Albert Ramos-Vinolas (ESP) – Marco Trungelliti (ARG/Q)
Court n°6
Shelby Rogers (USA) – Elena Vesnina (RUS)
Jérémy Chardy (n°30) – Adam Pavlasek (RTC)
Nick Kyrgios (AUS, n°17) – Igor Sijsling (HOL)
Barbora Strycova (RTC, n°30) – Polona Hercog (SLN)
Court n°14
Mirjana Lucic-Baroni (CRO) – Naomi Osaka (JPN)
Jack Sock (USA, n°23) – Dustin Brown (ALL)
John Isner (USA, n°15) – Kyle Edmund (GBR)
Tsvetana Pironkova (BUL) – Johanna Larsson (SUE)
Court n°16
Cagla Buyukakcay (TUR) – Anastasia Pavlyuchenkova (RUS, n°24)
Dusan Lajovic (SER) – Viktor Troicki (SER, n°22)

Court n°17
Ivan Dodig (CRO) – Fernando Verdasco (ESP)
Alexander Zverev (ALL) – Pierre-Hugues Herbert (5-7, 6-2, 7-6)
Ekaterina Makarova (RUS, n°27) – Yanina Wickmayer (BEL)

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